"Per ben capir una lenga, n'en cau saupre au manco doï." (Goethe)
À la Calandreta de Nice, la langue de l'école est le niçois. Les enfants ont donc la chance de pratiquer (au moins) deux langues.
Le niçois est la langue de communication à l'intérieur de l'école et la principale langue d'enseignement. Une troisième langue sera introduite aussitôt que les enfants maîtriseront assez bien le niçois et le français, en suivant la méthode de l'immersion linguistique.
L'école donne aux enfants l'accès à deux cultures vivantes qui s'expriment autour de lui et s'enrichissent mutuellement.
La connaissance de deux langues permet d'en apprendre d'autres avec beaucoup plus de facilité.
En effet, plus le bilinguisme est précoce, plus il est naturel, et plus les enfants développent les mécanismes qui aident à apprendre d'autres langues.
De plus, le plurilinguisme prédispose les enfants à l'aquisition d'autres langages: mathématique, artistique, informatique, etc.
À la Calandreta de Nice, les enfants pratiqueront deux langues historiques de grand prestige littéraire: le niçois (langue d'oc) et le français (langue d'oïl).
Leur esprit est déjà préparé à l'introduction d'une troisième langue, qui sera introduite dès l'école primaire suivant la méthode de l'immersion.
La pédagogie utilisée est celle de l'immersion, c'est à dire que le niçois est la langue de la classe et de la vie de l'école. C'est l'environnement linguistique qui permet l'aquisition de la langue et sa maîtrise active. Il ne s'agit donc pas seulement d'une langue enseignée mais d'une langue enseignante, d'une langue d'apprentissage et de vie.
Par l'immersion linguistique, notre école permet aux petits d'aquérir rapidement un véritable bilinguisme vivant autour d'eux, et ce dès la maternelle. L'enfant comprend et très vite le niçois même s'il ne l'emploie pas à la maison, car c'est la langue de communication dans l'école.
L'apprentissage de la lecture commencera en niçois (en cycle 1), et le français sera introduit dans l'enseignement de manière progressive à partir du cours élémentaire (cycle 2).
La langue est présente dans toutes les activités de l'école, qu'il s'agisse d'interventions extérieures ou de sorties. L'enfant découvre donc qu'il s'agit d'une langue pratiquée en dehors de l'école, dans la société, par des gens divers, et il est incité à en faire un usage spontané en toute circonstance.
L'institut Latinitas associe des enseignants de Calandreta et des universitaires dans un programme de recherche visant à développer le multilinguisme précoce en éveillant la curiosité des enfants devant la diversité des langues qu'ils peuvent rencontrer par la musique, le chant, les livres ou tout simplement les ingrédients des paquets de biscuits.
L'enfant apprend à comparer les langues, à les décoder, à les analyser, à les comprendre.
C'est une activité qui aiguise la curiosité des enfants, qui développent leurs capacités linguistiques dans le plaisir de la découverte.
L'enfant travaille ainsi sur la diversité de l'occitan, celle des langues latines et des différentes familles de langues qu'il apprend à reconnaître.
Les buts sont multiples: les enfants sont préparés à vivre et à voyager dans un monde multiculturel et sont portés à s'intéresser à toutes les langues et non aux plus répandues d'entre elles seulement. Ils découvrent la géographie en même temps que la diversité et la richesse des langues, et s'aperçoivent de leurs statuts divers.
La comparaison avec leurs langues quotidiennes leur permet de mieux appréhender certaines réalités sociologiques ou linguistiques. Concrètement, cela les aide dans leur apprentissage du niçois et du français et dans leur compréhension du monde.
Balèzes les mômes! Attention toutefois: il s'agit d'un éveil et non d'un bourrage de crâne. Cet apprentissage répond au désir de l'enfant de découvrir le monde et s'arrête où s'arrête son intérêt. L'essentiel étant de susciter sa curiosité. 'Faut pas pousser mémé dans les orties...
L'apprentissage du niçois à la maison ne suffit pas pour acquérir une connaissance globale de la langue.
À la Calandreta de Nice, on apprend à parler de tout en niçois et en toute circonstance.
On apprend aussi à lire et à écrire dans cette langue.
Le français fait l'objet d'un enseignement conséquent dans l'école et domine largement dans la société, où l'usage du niçois est courant, mais restreint, et peu présent dans les médias et où la transmission familiale est devenue rare. Les enfants sont donc naturellement de bons locuteurs de français. La préoccupation de l'école est l'acquisition du niçois, qui nécessite une attention particulière les premières années. Les apprentissages effectués en niçois pendant ces premières années sont naturellement réinvestis en français par les enfants qui ayant appris la lecture en niçois savent pratiquement lire le français lorsque celui-ci est introduit dans l'enseignement. Les horaires de français sont plus importants en fin de primaire et les statistiques montrent que le niveau de français des enfants sortant des écoles de langues régionales est largement aussi bon que ceux des autes écoles.